Les messages cachés

Les tenues:

Dans la série Beth porte souvent des couleurs dans les tons verts et nous pouvons remarquer ces couleurs dans les scènes où nous la voyons sous le contrôle de certaines substances commes les pillules ou encore l'alcool.
Dans une scène ou elle souffre d’une terrible gueule de bois suite à un mélange entre alcool et calmants, elle porte une robe légère en crêpe inspirée par Pierre Cardin, dont la couleur vert-de-gris rappelle celle des gélules qu’elle ingurgite depuis son plus jeune âge.
Sa tenue trahit son état émotionnel et la renvoie à son addiction. Un peu plus tard dans l’épisode, alors qu’elle émerge à peine de plusieurs jours d’excès, Beth apparaît avec un look qui tranche avec le reste : sa phase autodestructrice est marquée par un maquillage avant-gardiste, dont le trait d’eye-liner, radical, rappelle celui de l’actrice et mannequin Edie Sedgwick. De nouveau, elle porte cette couleur vert-de-gris, sous la forme d’un bonnet en laine cette fois. Le spectre de ses petites gélules ne l’a toujours pas quittée.

La couleur vert pastel, elle représente autre chose et la costumière de la série nous l'explique:
« Dans le premier épisode, Beth porte une robe confectionnée avec amour par sa mère, qui a brodé son nom dessus. La couleur de cette robe représente la vision de Beth du foyer, de la famille. C’est pour cela qu’elle porte une robe de cette couleur lors du tournoi final à Moscou – la robe qu’elle porte quand elle gagne. Nous voulions utiliser cette couleur pour montrer qu’elle se sentait enfin sûre d’elle et que sa mère était à ses côtés. A ce moment-là, elle n’a plus peur de l’homme qu’elle craignait le plus. Au début, c’est une couleur qui la rend vraiment fragile, mais à la fin, cette même couleur est le symbole de sa force, d’un retour aux sources. »

Enfin nous pouvons voir que ces premières tenues lors de son arrivé à l'orphelinat peut rappeler celles d'un pion présent sur l'échequier. (photo) Au contraire, son ultime tenue, celle de la victoire et du happy end, a été imaginée par la designeuse Gabriele Binder pour donner à notre héroïne l’allure d’une championne et plus spécialement de la reine des échecs. Sa silhouette blanche longiligne surmontée d’un bonnet à pompon rappelle sans équivoque cette fameuse pièce.
« A la fin, Beth porte un manteau blanc avec un pantalon blanc et un chapeau blanc. L’idée était bien entendu de montrer qu’elle était désormais la reine de l’échiquier, et que l’échiquier était le monde lui-même. » A confirmé la costumière.(photo)

Les scènes:

Comme nous le raconte le photographe et vidéaste Martin Kaninsky, le choix des couleurs dans les scènes de la série est tout sauf anodin. Il nous fait regarder les personnages, mais aussi derrière eux, les arrière-plans, et il vient renforcer les émotions de certaines scènes. Comme l’explique l’auteur de la vidéo, la série apporte un soin tout particulier aux couleurs complémentaires :
"La couleur est un puissant modulateur d’humeur et cela s’illustre en particulier quand on regarde la palette d’une photo. Les tons froids peuvent convoquer la tristesse ou la solitude et les tons plus chauds suggèrent la tendresse ou la joie."

La couleur dominante de Beth Harmon, le point de focus du personnage, c’est le roux. Pour contrebalancer cette teinte chaude, le vert devient donc un allié plutôt flatteur. On le retrouve, presque gris, dans la première tenue de la fillette à l’internat, mais aussi dans ses robes plus tard ou dans les tapisseries et autres arrière-plans devant lesquels elle se tient.

Les références:

Outre le fait que chaque épisode de la série porte le nom d'un coup d'échecs officiel, le livre que M. Shaibel donne à Beth dans le premier épisode est une belle référence pour les amateurs d'échecs. En effet, M. Shaibel remet à Beth un exemplaire du Modern Chess Openings, un véritable livre publié en 1911 que les joueurs d'échecs considèrent souvent comme le Saint Graal des stratégies d'ouverture. M. Shaibel donne à Beth la 7e édition du livre lorsqu'elle a neuf ans. Cependant, plus tard dans la série, Beth achète une neuvième édition du même livre.

Nous pouvons également trouver plusieurs référence dans l'épisode Échanges. Alma, la mère adoptive de Beth, l'emmène au grand magasin Ben Snyder pour acheter des vêtements d'école démodés et bon marché. Ben Snyder est en fait un véritable magasin fondé en 1913.

Toujours dans le même épisode, Beth envisage de voler un exemplaire du magazine Chess Review. Il ne s'agit pas d'une revue inventée pour les besoins de la série, mais bel et bien d'une véritable publication éditée de 1933 à 1969. La confusion vient du fait que Beth prend l'édition de septembre 1963 qui présente une photo de couverture différente de celle du vrai numéro de 1963. La vraie couverture représentait en effet les trois vainqueurs de la Coupe Piatigorsky.

Enfin dans l'avant-dernier épisode, Ajournement, Beth et Benny jouent une partie de Blitz. Le combo final de coups gagnants est tiré de la célèbre rencontre de 1858 entre Paul Morphy et deux joueurs amateurs : le duc de Brunswick et le comte d'Isouard. Une rencontre qui s'est soldée par la victoire finale de Paul Morphy.

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