Klimt a mis trois ans pour accomplir cette peinture. Formant un carré de 138 centimètres de côté, elle est peinte
sur une toile avec de la peinture à l'huile, ainsi que de l'or et de l'argent, qui mettent en valeur l'ornement raffiné et complexe comme
on le retrouve dans l'Art nouveau allemand, le Jugendstil. Klimt était un membre de la Sécession viennoise, un groupe d'artistes qui a rompu
avec la peinture traditionnelle. Inspiré par les mosaïques de la basilique Saint-Vital, à Ravenne, et plus particulièrement celle représentant
l’impératrice Théodora (vie siècle), Klimt crée avec le portrait d’Adèle Bloch-Bauer un monument à la gloire de la beauté féminine.
L’utilisation abondante de l’or aux dépens de la couleur et ce rapport intime à l’histoire créent une aura unique qui distingue le Jugendstil
viennois des autres versions de l’Art nouveau à travers l’Europe. Dans le même temps, la finesse des détails du visage d’Adèle Bloch-Bauer
évite au sujet de disparaître dans l’anonymat induit par la portée universelle du tableau.
Spolié par le régime nazi en 1938 à Vienne — de même que le collier de diamants porté par le modèle, qu'arbore
désormais la femme de Göring —, le tableau a séjourné jusqu'en 2006 au musée du Belvédère à Vienne.
Le Portrait d'Adele Bloch-Bauer I est une peinture de Gustav Klimt (1907), qui a été achetée pour 135 millions
de dollars, le 18 juin 2006, lors d'une vente privée, par le milliardaire Ronald Lauder, après avoir été rendue à la famille Bloch-Bauer
par le musée du Belvédère de Vienne. L'œuvre est exposée désormais à la Neue Galerie à New York.