Claude Monet













Claude Monet a vécu de 1883 à 1926, soit quarante-trois ans, dans sa maison de Giverny. Passionné par le jardinage autant que par les couleurs, il a conçu son jardin de fleurs et son jardin d’eau comme de véritables œuvres. En se promenant dans son jardin et dans sa maison, les visiteurs ressentent toujours l’atmosphère qui régnait chez le maître de l’impressionnisme et s’émerveillent devant les compositions de fleurs et devant les nymphéas qui ont été ses sources d’inspiration les plus fécondes.






Maison et Jardin à Giverny





Monet a toujours été fasciné par les jeux de lumière et les reflets des nuages sur l’eau. Ses nombreuses toiles peintes sur son atelier flottant, à Argenteuil ou sur les canaux de Hollande, montrent sa fascination pour les reflets renversés dans ces miroirs liquides. En 1893, il fait l’acquisition d’un terrain situé au fond du Clos Normand, de l’autre côté de la voie de chemin de fer, et détourne le petit bras de l’Epte, le Ru. L’étang ainsi créé deviendra le « jardin d’eau », aujourd’hui présent sur les cimaises des plus grands musées du monde. Dans l’axe de l’allée centrale du Clos Normand, il fait construire un pont japonais, certainement inspiré d’une de ses estampes, et le peint en vert, pour se démarquer du rouge traditionnellement utilisé au Japon. L’atmosphère orientale est restituée par le choix de végétaux tels que les bambous, les ginkgos biloba, les érables, les pivoines arbusives du Japon, les lis et les saules pleureurs, qui encadrent merveilleusement l’étang. Enfin, Monet plante des nymphéas au fond du bassin : « J’aime l’eau mais j’aime aussi les fleurs. C’est pourquoi, le bassin rempli, je songeais à le garnir de plantes. J’ai pris un catalogue et j’ai fait un choix au petit bonheur, voilà tout. » Monet était si fier de son jardin d’eau, qu’il aimait y recevoir ses invités et passait des heures à le contempler. Un jardinier était chargé de son entretien à temps plein, et supprimait chaque feuille morte pour qu’il reste d’une beauté parfaite. En 1897, il commence à peindre les nymphéas. En cherchant à restituer l’atmosphère de cette surface de ciel sur laquelle flottent des taches de couleurs, Monet réalisera l’un de ses plus grands chefs d’œuvre et poussera sa peinture aux limites de l’art abstrait, où la vibration de la couleur suffit à évoquer un monde de sensations et d’émotions.Aujourd’hui, les Nymphéas peuvent être admirés au Musée de l’Orangerie à Paris et dans de nombreux musées à travers le monde.