Durant la Renaissance, les règles théologiques s’assouplissent et la philosophique antique revient à l’honneur. Les canons de beauté évoluent parallèlement : jeune, belle et saine pour pourvoir aux besoins de fécondité et de perpétuation de l’espèce.
Le visage (si ovale parfait, couleur de rose ou de lis), la gorge (pas trop lourde mais censée souligner l’amincissement vers le bas), les mains (petites et minces), sont les critères par excellence de l'évaluation de la beauté féminine à cette époque, où le deuxième sexe devient le ‘beau sexe’ magnifié par peintres et poètes. La peau doit être blanche, car le bronzage est une caractéristique associé aux pauvres travaillant en plein air.
La beauté est codifiée par des proportions mathématiques précises. On établit des proportions idéales pour le corps, comme pour le visage. Certains peintres ont d'ailleurs établi des portraits que l'on peut mesurer au millimètre près comme répondant aux critères de beauté à l'époque. Naît aussi l'érotisme du corps car la Renaissance considère l'Antiquité comme un âge d'or.
Un changement idéologique entraîne aussi un éveil à la sexualité. Notons que ça n'entraîne pas un changement de mœurs. Les artistes commencent à dénuder les corps. À cette époque la beauté est charnelle et céleste. Prenons pour exemple les différentes représentations de Vénus.
Les cheveux devaient être longs, tressés et entrelacés de perles et de pierres précieuses. C'est à cette époque que naquit le célèbre blond vénitien. Pour l'avoir, les femmes s'enduisaient les cheveux de safran et de citron et restaient des heures au soleil. Mais il fallait qu'elles se drapent le corps car le bronzage était proscrit.
En effet, la blancheur était de mise, le teint diaphane était un canon de beauté. Elles se le blanchissaient avec de le céruse de plomb, très toxique et rongeante. Les femmes avaient également pour habitude de se pincer les joues et de se mordre les lèvres car la rougeur était de mise. Les seins étaient fermes et la taille très fine, sans bourrelet.
À cette époque, les femmes portaient des corsets de bois qui les empêchaient de respirer : ils leurs dessinaient la taille fine et des hanches, par contre, larges et féminines. De plus, à cette époque on ne se lavait pas, on camouflait les traces de crasse sous d'épaisses couches de fard, et on se frottait le corps de linge parfumé.
La beauté était idéalisée car les femmes n'avaient aucune posture naturelle. Elles se tenaient comme des statues grecques et la beauté était de marbre. Cependant, dénudées, l'érotisme et le charnel primaient : les cuisses étaient dodues, les poitrines lourdes et l'embonpoint appétissant