La règle que Tanaka s’est imposée est de « créer une nouvelle œuvre tous les jours. »
Il explique qu’il a deux méthodes de travail : réfléchir à un objet à utiliser en particulier,
ou s’imaginer la scène à recréer. En d’autres termes, il va soit décider du matériel à utiliser pour ensuite trouver une
idée de photo, soit trouver une scène puis choisir les objets et les figurines qui correspondent à son idée.
Pince à linge, papier toilette, fruits, légumes ou même encore du pain : toutes les photos sont composées
d’objets banals que l’on peut trouver dans n’importe quelle maison.
« Je m’efforce de créer des œuvres simples qui peuvent être appréciées dans le monde entier et par un public de tous âges. »
Il lui faut environ deux heures entre le début de la séance photo et la publication sur les réseaux sociaux.
La moitié du temps est utilisée à sélectionner et organiser les figurines, ainsi qu’à travailler sur l’éclairage.
Ensuite, il traite l’image photographiée et réfléchit au titre et aux hashtags avant de la publier sur internet.
Il ne prépare jamais à l’avance de stock de photos à publier : la plupart du temps, il publie une image qui a été prise la veille.
On peut s’imaginer qu’il soit sous pression à l’idée de publier tous les jours une nouvelle création ou d’être à court d’idées originales.
« Pas spécialement, répond-il. Je fais juste de mon mieux pour créer le monde que j’ai en tête malgré cette limite de temps.
C’est précisément cette contrainte qui est la clé de mon processus créatif. Je pense que la répétition quotidienne de ces
courts laps de temps de concentration intense permet de me surpasser. »
Il possédait au début une cinquantaine de figurines
; aujourd’hui ses tiroirs en comptent plus de 10 000. Les petits personnages sont rangés en de nombreuses catégories :
vêtement, saison, métier, etc. La plupart d’entre eux proviennent de Preiser, un célèbre spécialiste allemand du modélisme
ferroviaire. Les figurines de ce fabricant se distinguent par la finesse des détails et leurs couleurs vives.
Les plus petites ne font que 5 millimètres de haut. Tanaka possède le même modèle de personnage en plusieurs
tailles différentes, ce qui lui permet de choisir ses figurines en fonction de la taille de l’objet utilisé.
Ce n’est pas une simple question de détail : une différence de quelques millimètres peut avoir un impact déterminant
sur le résultat final.
Des ambitions à l'internationnal
Une importante partie des followers de Tanaka sur les réseaux sociaux sont des étrangers, en particulier de Hong Kong et de Taïwan. « Ces pays sont limités dans leur territoire, comme le Japon. Par conséquent les habitations sont petites, et c’est peut-être de là que provient cette culture d’appréciation du miniature », analyse l’artiste.
En 2016, il a organisé sa toute première exposition étrangère à Hong Kong, suite à la demande des nombreux fans locaux. Plus tard, il a aussi eu l’occasion d’exposer ses œuvres à Taïwan, où il a été surpris de constater combien son public était passionné lors d’une séance de dédicace. « Dans les pays étrangers, les personnes intéressées par mon travail n’hésitent pas à venir discuter avec moi sans se soucier de savoir si je suis célèbre ou non, ce qui n’est pas le cas au Japon. »
L’objectif de Tanaka est de présenter ses œuvres au monde entier. Il envisage en particulier de tenir des expositions aux États-Unis et en Europe. « Mais je ne suis pas encore très connu dans ces pays, donc la première étape est d’attirer l’attention sur mes photos. Pour ce faire, je vais continuer de créer tous les jours des images surprenantes afin que « Miniature Calendar » soit connu par le plus grand nombre de personnes. »
« Un jour je rêve que mon “Shin-pain-sen” soit utilisé pour le design de vrais Shinkansen », confie-t-il. À mesure que les photos de Tanaka gagnent en popularité, son univers miniature semble devenir de plus en plus réel.