A propos...

L'artiste

Hubert Duprat développe depuis une trentaine d’années une œuvre singulière dont l’importance commence à être pleinement comprise. Son travail est celui d’un sculpteur qui, à partir de la remise en cause radicale qu’ont représentée dans les années 1960 et 1970 le Minimal Art et l’art conceptuel, explore une voie personnelle qui renverse les catégories traditionnellement admises – notamment l’opposition art/artisanat.

Autodidacte, Hubert Duprat s’est fait connaître au début des années 1980 grâce à son travail sur les larves de Phryganes encore appelées Trichoptères qui ont pour particularité de se bâtir un fourreau mobile et composite à l’aide d’accessoires extérieurs présents dans leur milieu de vie (brindilles, feuilles, graviers, grains de sable, sédiments, coquilles de planorbes et autres escargots aquatiques). Spéculant sur les capacités constructives et plus précisément reconstructives de ces larves, Hubert Duprat a imaginé un dispositif expérimental dans lequel il les contraint à travailler à l’aide de matériaux singuliers : des paillettes, des pépites d’or et des fils d’or, des perles ainsi que des pierres précieuses et semi-précieuses taillées en cabochon ou à facettes (diamants, émeraudes, rubis, saphirs, turquoises, opales, lapis-lazuli), les insectes devenant ainsi joailliers et leur écrin pièces d’orfèvreries.

Du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021

Pour la première fois, l’oeuvre d’Hubert Duprat fait l’objet d’une rétrospective en France. À travers divers ensembles, photographiques, sculpturaux et la réactivation d’oeuvres in situ, l’exposition retrace l’itinéraire de cet artiste français, né en 1957 et qui depuis bientôt quarante ans développe une pratique à la manière d’un chercheur, plus doué pour la traque que pour la capture selon ses propres mots.

L’exposition rend compte des lignes de force d’une création aussi ouverte que labyrintique qui fédère le monumental et la miniature, les lignes épurées et une virtuosité maniériste. Protéiforme, exigeante et complexe, l’oeuvre d’Hubert Duprat s’enrichit aussi du hasard et de l’empirisme. Inspirée par la découverte d’objets, de vestiges ou de textes, elle conjugue une mise à l’épreuve des matières, des techniques et des gestes. L’artiste puise indifféremment dans la nature ou dans la manufacture des étrangetés minérales (pyrite, calcite, ulexite..), végétales (ambre), animales (corail) ou des matériaux industriels courants (polystyrène, béton, paraffine, pâte à modeler…). Les procédés, déplacés de leur domaine d’origine, proviennent en grande partie de l’artisanat comme la marqueterie, l’orfèvrerie, la tapisserie d’ameublement, mais également des arts populaires à l’exemple de l’art filaire.

Ainsi le Musée d’Art Moderne de Paris propose avec cette exposition une vision synthétique d’une oeuvre au long cours. Une production qui se déploie dans la durée, à distance des mouvements et des classifications et prend tout son sens dans l’exploration et la quête.


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