Une réalisatrice douée

Justine Triet

Justine Triet, née le 17 juillet 1978 à Fécamp (Seine-Maritime), est une réalisatrice, scénariste et actrice française. Elle débute en réalisant plusieurs documentaires ainsi que le court métrage Vilaine Fille, mauvais garçon primé à la Berlinale 2012. Son premier long métrage La Bataille de Solférino présenté lors du Festival de Cannes en 2014 connaît un succès critique important, confirmé successivement par la comédie Victoria, cinq fois nommé aux Césars 2017, et Sibyl en 2019. Elle obtient la Palme d'or au Festival de Cannes 2023 avec Anatomie d'une chute.

Justine Triet est diplômée de l'école des Beaux-Arts de Paris dont elle avait passé le concours dans le but de devenir peintre. Après deux ans d'études dans cette école, elle se consacre à la vidéo et au montage. Ce n'est que plus tard qu'elle se dirige vers le cinéma. Elle revendique l'influence de John Cassavetes et de son film Opening Night mais aussi de James L. Brooks et son Tendres Passions (1983), drame aux cinq Oscars, dont celui du meilleur film, avec Shirley MacLaine et Jack Nicholson. Près de quinze ans après ses débuts, elle reconnaît lors de sa Palme d'or de 2023 qu'à cette époque il était «encore possible de se tromper et de recommencer».

Avec ce quatrième long métrage, Justine Triet signe un thriller intelligent, qui tient le spectateur en haleine longtemps après que lumières se sont rallumées. La réalisatrice a répondu aux questions du HuffPost.

L’histoire démarre avec une chute physique qui provoque la mort de Samuel. Mais votre film raconte surtout la chute d’un couple. Pourquoi avoir choisi ce format de film procès, où le mari est absent, pour parler de vie conjugale?

Justine Triet : "Déjà j’adore les films procès, même en tant que spectatrice. Et c’était une façon d’étudier le couple autrement qu’avec le côté très français, frontal, presque naturaliste. J’avais besoin d’être dans un film de genre. Il y a deux types de films procès : celui où on est perdu au début et on va tout comprendre d’ici la fin, et celui où on reste sur du manque. Là on ne saura pas exactement ce qu’a constitué ce couple, on essaiera de le savoir en se focalisant sur des éléments très précis, certains sonores, qui sont comme des matières brutes vivantes de ce qu’ils ont vécu. Et on va les analyser, les autopsier."