Après son sacre au Festival de Cannes, Anatomie d’une chute, la Palme d’or de Justine Triet, débarque dans les salles obscures ce 23 août. La cinéaste française déploie un long-métrage passionnant, entre film de procès, essai féministe et thriller. Le plus accompli de sa filmographie à ce jour.
Le discours de Justine Triet a marqué les esprits au moment de son sacre au Festival de Cannes 2023. La réalisatrice française, qui a reçu la Palme d’or des mains de de Ruben Östlund pour Anatomie d’une chute, s’inquiétait et s’indignait de la politique culturelle française. Un discours dont le fond a été longuement débattu dans les jours et semaines qui ont suivi, et qui a presque éclipsé son œuvre. Pourtant, le quatrième long-métrage de Justine Triet a de quoi, lui aussi, susciter des discussions. Car dans cette œuvre, le questionnement est roi.
"Le langage est au centre de mes films, de plus en plus avec l'idée qu'il y a le langage de la pulsion, mais aussi le langage qui va nous aider à organiser cette pulsion, essayer de la comprendre et de la déchiffrer. Souvent dans mes films, les scènes sont vécues, mais sont aussi expliquées, revisitées. On se rend compte que les personnages qui ont vécu la même situation n'ont pas du tout la même sensation de ce qu'ils ont vécu et je pense que ça vient chez moi d'une immense peur que l'histoire soit réécrite autrement que comment elle a été vécue. L'idée du récit me fascine, comment chaque être qui vit une situation va finalement s'en emparer et la traduire autrement dans son cerveau." Justine Triet
"Le film se révèle à la fois en le faisant et puis en le montant. L'exercice de la promo est spécial parce que c'est un moment où on nous demande beaucoup d'analyser, mais j'ai souvent l'impression de pas mal broder et de me rendre compte vraiment de quoi parlent mes films que des années plus tard. C'est alors une évidence, mais pas en le faisant." Justine Triet
«“Anatomie d’une chute” parle de cette utopie qu’est l’égalité dans le couple» Justine Triet et Sandra Hüller.