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Une génération de fans devenus cinéastes

Les adolescents fans de science-fiction et d’épouvante qui attendaient la dose hebdomadaire de frissons et de réflexions que leur procuré la série, ont un jour grandi et quitté leur chambre de nerd, pour devenir les rois du divertissement hollywoodien, dans les années quatre-vingt.

saison 1, épisode 8 : Time Enough at Last. Une génération de cinéastes emmenée par le prolifique Steven Spielberg se donne pour mission de faire découvrir ou redécouvrir l’état d’esprit des œuvres de Serling et Matheson, en adaptant la série en film en 1983. Outre Spielberg, George Miller et Joe Dante à la réalisation des différents segments, on retrouve John Landis aux manettes du prologue, où deux hommes s’amusent à se raconter des histoires étranges. Il en profite ainsi pour faire référence au huitième épisode de la série, considéré par beaucoup comme l’un des plus cruels. Dans cet épisode, un homme compte profiter d’être le dernier survivant sur Terre pour lire des romans, mais il casse la seule paire de lunettes dont il dispose.

saison 5, épisode 3 : Nightmare at 20,000 Feet. Dans cet épisode, le passager d’un avion aperçoit par un hublot, une espèce de créature qui semble prendre un malin plaisir à saboter les réacteurs de l’appareil. Pour écrire cet épisode, Richard Matheson s’est inspiré d’une légende urbaine très répandue dans l’armée de l’air américaine lors de la seconde guerre mondiale; les pilotes avaient baptisé “gremlins” cette race de démon saboteurs et lui attribuait les pannes techniques inexpliquées. Si c’est George Miller qui est aux commandes du remake de Nightmare at 20,000 Feet pour l’adaptation ciné, il est à noter que Joe Dante réalise un autre segment du film. Dante qui réalisera l’année suivante la comédie horrifique Gremlins, également produite par Steven Spielberg.



saison 1, épisode 30 : A stop at Willoughby et saison 1, épisode 5 : Walking distance. Dans ces deux épisodes, le personnage principal retrouve grâce à une faille spatio-temporelle, l’Amérique de son enfance organisée autour de petites communautés et de valeurs manichéennes. Si de prime abord, ce type de récit maintes fois exploité dans l’anthologie semble n’être qu’un chant pastoral où l’on célèbre le retour à une vie modeste dans une ville modeste, Serling et son pool de scénaristes sait retourner ses valeurs pour mieux questionner notre tendance à la nostalgie et notre appréhension du temps qui passe. L’image d’Épinal de la petite ville tranquille américaine semble avoir particulièrement marqué l’esprit de Robert Zemeckis qui fait vivre au personnage de Marty un voyage similaire dans Retour vers le futur, autre production Spielberg emblématique des eighties. On peut également citer l’exemple de Peggy Sue s’est mariée de Francis Ford Coppola, où l’héroïne replonge dans sa jeunesse et se demande quels changements opérer dans cette époque pour modifier sa destinée, à la manière des protagonistes de A stop at Willoughby et Walking Distance.

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